Réquisition, travail dominical : les Jeux olympiques, du 26 juillet au 11 août, et les Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre, étaient au menu du CCN de Chalon-sur-Saône. Et avant même que ces Jeux ne commencent, un premier bilan : dans la fonction publique, l’État employeur, prompt à réquisitionner, traîne des pieds pour accorder un surplus salarial. Au ministère de l’Intérieur, les forces de police notamment ne pourront pas prendre de congés pendant cette période. Le secteur police de FO a dû batailler pour obtenir des compensations. À la suite d’une manifestation en début d’année, on a réussi à négocier des primes. Il a fallu arracher certains engagements. Mais aujourd’hui, nous sommes inquiets. Nous attendons toujours les textes officiels du ministère
, a expliqué Grégory Joron, secrétaire général d’Unité SGP Police-FO (syndicat devenu UN1TÉ depuis le 3 avril). Dans sa résolution, le CCN rappelle sa revendication : l’effort pour l’organisation des Jeux doit s’accompagner de compensations salariales supplémentaires. Pour le moins !
Menaces sur les acquis sociaux
Le CCN dénonce aussi la remise en cause des droits fondamentaux des travailleurs, en termes de mobilité, de droit aux congés et de temps de travail
, à l’occasion des Jeux olympiques. Car les JO sont un excellent laboratoire de casse de nos acquis sociaux
, a averti Gabriel Gaudy, secrétaire général de l’UD FO de Paris. À la Ville de Paris justement, les camarades sont montés au créneau pour dire qu’ils ne pourraient pas prendre des congés librement, ou même qu’on leur interdisait d’en poser. Pour ceux qui devront travailler, les primes pourraient être inexistantes ou différenciées
. Autre problème abordé : les dérogations au repos dominical : dans les zones où se dérouleront les épreuves, la loi relative aux JO (loi du 19 mai 2023) permet l’ouverture des commerces le dimanche pendant les Jeux. Mais cela ne signifie pas qu’il faille accorder un blanc-seing pour tout un pan de l’économie !
, a fustigé Sébastien Busiris, secrétaire général de la FEC-FO, citant le cas de banques où l’on parle de dérogations pour ouvrir le dimanche, y compris dans des endroits où il n’y a aucune épreuve olympique !
. Parmi les inquiétudes des militants, il y a aussi les atteintes au droit de grève. Le 9 avril, une proposition de loi sénatoriale visant à interdire la grève dans les transports (jusqu’à trente jours par an) devait être examinée au Sénat. Et, pour les militants, cela n’a rien d’une coïncidence. Si ce texte arrive maintenant, c’est qu’il est certainement lié aux Jeux olympiques. C’est une remise en cause fondamentale de nos droits sociaux !
, a alerté Zaïnil Nizaraly, secrétaire général de la FEETS-FO. La vigilance reste de mise. À l’approche des JO, la résolution du CCN réaffirme que FO combattra toute remise en cause du droit de grève.