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C’est le nombre de nourrissons rendus malades en France pour avoir consommé les produits incriminés. Treize sont encore hospitalisés.
L’affaire Lactalis a éclaté début décembre, alors que se concertaient aux états généraux de l’alimentation les membres de l’élite du secteur. Le 10 décembre, un communiqué officiel émanant de la Direction générale de la santé et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes annonçait l’extension des mesures de retrait et de rappel de produits de nutrition infantile de Lactalis Nutrition Santé. Une décision prise après de nouvelles contaminations par des salmonelles (Salmonella sérotype agona), faisant suite à celles qui avaient déjà touché vingt jeunes enfants âgés de moins de 6 mois dans huit régions différentes. Visiblement, le précédent rappel annoncé le 2 décembre par l’entreprise n’avait pas été suffisant... Pour finir, le 22 décembre le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour blessures involontaires
, mise en danger de la vie d’autrui
, tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine
, et inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit
préjudiciable à la santé.
Autocontrôle…
La politique de communication de l’entreprise n’a pas arrangé les choses tandis qu’un bon nombre d’informations émergeaient par le biais de la presse. Résultat : aussi bien l’entreprise que les services de l’État ont dû se défendre. La Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, accusée d’avoir été aveugle
, a expliqué que son contrôle de septembre, alors que les salmonelles étaient présentes depuis août au moins, ne portait que sur un nouvel atelier de mélange à sec de céréales
. Côté industriel, selon la Direction générale de l’alimentation (ministère de l’Agriculture), il y a une obligation réglementaire de notifier aux services de l’État la découverte d’une contamination lors d’auto-contrôles sur les produits finis, mais pas pour une contamination sur l’environnement de production. Pas vraiment la mer à boire au niveau obligations, plutôt du petit lait.
L’usine incriminée, celle de Craon (Mayenne), avait déjà été à l’origine d’une importante contamination à la salmonelle en 2005, juste un an avant d’être acquise, avec l’ensemble de la société Celia, par Lactalis. Entre janvier et juin 2017, 146 cas de la même salmonelle Agona avaient été identifiés sur l’ensemble du territoire national.