Les agents des Chambres de Commerce et d’industrie en grève contre un accord qui facilite les licenciements

Emploi et Salaires par Evelyne Salamero

Les agents de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris et d’Ile-de-France étaient en grève ce 22 septembre à l’appel de FO et de deux autres organisations syndicales pour « la défense des emplois et des conditions de travail ». Quelque 300 d’entre eux se sont rassemblées à l’appel des mêmes syndicats devant le siège de CCI France à Paris où se déroulait une Commission Paritaire Nationale (CPN), avec à l’ordre du jour la signature d’un texte entre la direction, la CFDT et l’UNSA qui, entre autres choses, facilite les licenciements.

L’enjeu est particulièrement grave au moment où le gouvernement a annoncé des coupes de deux milliards d’euros d’ici 2017 dans le budget des CCI qui font peser de lourdes craintes sur le devenir des effectifs. Dans une lettre ouverte au président de la République, les « 4 800 chefs d’entreprise des CCI de France » ont déjà brandi la menace de 7 000 suppressions d’emplois sur 26 000.

« Contribution » au pacte de responsabilité

Le ministre de l’Économie, E. Macron, leur a certes rétorqué que « l’on peut faire des économies sans licencier des gens ». Mais en réalité, « il y a une complicité de fait entre le gouvernement et CCI France : le gouvernement n’a rien fait pour empêcher que ce point soit à l’ordre du jour de la CPN alors qu’il en a le pouvoir », dénonce Pierre Giacometti, secrétaire général du syndicat FO des CCI (affilié à la FEC, fédération des employés et cadres).

Le responsable FO explique aussi : « M Espic, conseiller de Mme Delga, elle même secrétaire d’État de M Macron, nous a bien spécifié que les CCI doivent participer de l’effort national en vue de la maîtrise de la dépense publique à hauteur de deux milliards d’euros et qu’il s’agit de la contribution des CC au pacte de responsabilité ».

Le nouvel accord instaure un nouveau motif de licenciement, à savoir le refus d’une mutation par un salarié, ce qui permet à l’employeur d’éviter les indemnités prévues en cas de licenciement pour suppression de poste, explique FO. De plus, il adapte la grille des classifications à la réduction prévue du nombre de CCI et réduit ainsi les possibilités d’avancement. Les recommandations de l’IGF (Inspection générale des finances), sur lesquelles s’appuie le gouvernement, prévoient en effet de faire passer le nombre des CCI de 145 à une seulement par région d’ici 2017.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

Sur le même sujet

La Sécurité sociale menacée au nom du libéralisme économique

Emploi et Salaires par Secteur Retraites

Le projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014 (PLFRSS) a été présenté en Conseil des ministres le 18 juin 2014. Il s’inscrit dans le contexte particulier du pacte de responsabilité et de l’annonce des mesures gouvernementales visant à réduire le coût du travail (...)

Pacte de responsabilité : les banquiers tergiversent

Communiqué de la FEC-FO - Section Banques et Stés Financières par Employés et Cadres

Après 3 réunions durant lesquelles l’AFB s’était vu réclamer par la délégation FO des engagements fermes en termes d’emploi, de formation, de conditions de travail…, la délégation patronale avait renvoyé au 26 novembre la tenue d’une nouvelle réunion avec d’hypothétiques engagements sur ces (...)

Un prélude à la loi et au plan d’économies de 3 milliards d’euros pour les hôpitaux

Communiqué de Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé FO par Services publics et de Santé

Rapport sur la territorialisation des activités d’urgences de Jean-Yves Grall, Directeur général de l’ARS du Nord-Pas-de-Calais
Ce rapport remis quelques jours avant la rentrée et quelques semaines avant la discussion au Parlement du Projet de loi santé est une véritable provocation.
Il (...)