Les droits des travailleurs se détériorent en Europe et dans le monde

InFO militante par Fanny Darcillon, L’inFO militante

L’indice des droits, mesuré par la Confédération syndicale internationale, affiche un tableau alarmant de l’état des libertés fondamentales, entre accès restreint à la justice et atteintes au droit de grève.

Accès des travailleurs à la justice, libertés d’expression et de rassemblement, droit à la négociation collective : dans son Indice mondial des droits 2025, la Confédération syndicale internationale (CSI) observe une nette escalade dans les violations des droits fondamentaux. Un constat alarmant, qui pointe le mépris croissant des employeurs et des États pour les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) visant à protéger les droits des travailleurs.

Sur 151 pays étudiés, seuls sept (Autriche, Danemark, Allemagne, Islande, Irlande, Norvège, Suède) ont obtenu la note maximale sur un barème de 1 à 5 – 5 étant la pire note, indiquant une absence de garantie des droits. Parmi les pays riches, les États-Unis et le Royaume-Uni obtiennent la note atterrante de 4 : « violation systématique des droits ». À l’échelle régionale, l’Europe et les Amériques enregistrent leurs pires scores depuis la création de l’indice en 2014.

 Bien que l’Europe reste en moyenne la région la moins répressive pour les travailleurs, il y a eu une détérioration constante ces quatre dernières années », alerte la CSI. Dans plus d’un pays européen sur deux, des travailleurs n’ont pas pu accéder à la justice, contre 32 % en 2024. « Près des trois quarts des pays européens ont violé le droit de grève, poursuit le rapport.

Référendums d’entreprise et indemnités prud’homales pointés du doigt

Quant à la France, qui stagne à la note de 2 (violation répétée des droits), deux points noirs jouent en sa défaveur, décrypte Branislav Rugani, secrétaire confédéral du secteur international de FO : La dénonciation d’accords collectifs par référendums d’entreprise, qui discréditent les syndicats, et le barème prud’homal des indemnités de licenciement, qui n’a toujours pas été remis en question bien que FO ait obtenu gain de cause dans ses actions auprès de l’OIT et du Conseil de l’Europe.

La CSI souligne le rôle du contexte mondial instable et hostile aux travailleurs : Nous assistons à un coup d’État contre la démocratie, s’alarme l’organisation. Il y a une radicalisation des États, un extrémisme qui monte, appuie Branislav Rugani. Dès que les régimes autoritaires arrivent au pouvoir, ils musellent la presse et le syndicalisme.

Fanny Darcillon

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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