Le bras de fer se poursuit entre la direction et les salariés de Logifare Katoen Natie représentés par une intersyndicale. Celle-ci cherche à obtenir des conditions de départ dignes. Après quatre journées de grève en octobre, une délégation syndicale se rendra le 5 décembre au siège de Katoen Natie, société internationale de logistique installée à Anvers, en Belgique. Logifare, filiale française située à Seingbouse (Moselle), emploie 98 salariés. Mais à force de perdre des clients et faute de réaction de la direction, l’entreprise va supprimer 70 emplois.
La négociation du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), entamée il y a plus de deux mois, devait aboutir fin novembre. Mais l’administration du travail a reporté l’échéance au 17 janvier. L’administration a estimé que la direction n’avait pas fourni tous les documents à l’expert
, explique Thérèse Martinez, déléguée syndicale FO du site de Seingbouse. Le PSE et ses trois vagues de licenciements, dont la première prévue avant la fin de l’année, sont donc remis à un peu plus tard.
Nombreux points de blocage
Ce n’est pas une victoire, mais un soulagement
, indique Thérèse Martinez. Avec l’intersyndicale, elle va donc encore s’employer à négocier le meilleur PSE possible pour les salariés. Pour l’heure, cela bloque sur de nombreux points. L’intersyndicale demande une indemnité supra-légale de licenciement de 15 000 euros et 1,5 mois de salaire par année d’ancienneté. Une indemnité trop importante
et qui ne facilite pas la reprise d’un emploi
, argue la direction. Les syndicats revendiquent aussi un congé de reclassement de 18 mois rémunéré à 78% pour tous les salariés quand la direction propose des parcours différenciés pour répondre aux besoins de chacun
. Elle accepte de verser les cotisations Agirc-Arrco durant le congé de reclassement, mais seulement pendant six mois. Il n’y a pour l’instant pas d’accord non plus sur le budget des formations pour le reclassement. Et pas d’accord sur le plan de départs volontaires, dont les syndicats veulent que les conditions soient alignées sur celles du PSE.
La santé dégradée des salariés
Dans ce bras de fer, l’intersyndicale peut compter sur la mobilisation des salariés. Leur santé est toutefois source d’inquiétude souligne la déléguée FO. Les salariés ne sont pas bien
. Cela fait des mois que le site perd des clients sans que la direction fasse quoi que ce soit pour enrayer ce mouvement. Actuellement, nous avons 30% d’arrêts maladie et des salariés qui viennent travailler alors qu’ils sont en dépression
. Et c’est sans évoquer les conséquences salariales douloureuses des grèves d’octobre, soit un impact de près de 500 euros par gréviste. Cependant, les salariés restent mobilisés. Si on ne montre pas qu’on se bat, la direction a gagné
, résume Thérèse Martinez.
