Mi-temps pour le congrès confédéral : Avant la réponse du Secrétaire général

#FO2015Tours par FASAP FO, FO SPS, Mathieu Lapprand

Article publié dans l’action Congrès Confédéral 2015 à Tours

En ce troisième jour du Congrès confédéral de Force Ouvrière, avant la réponse du Secrétaire général jeudi matin, les délégués ont poursuivi leurs interventions, éclairant le mandat qui leur a été confié, développant leur analyse de la situation sociale et validant, pour la plupart, l’appel à une grève interprofessionnelle.

De la fonction publique territoriale à l’hospitalière, des enseignants aux salariés des spectacles vivants, les interventions des délégués se sont poursuivies. Le travail du dimanche, notamment la loi Macron et ses multiples zones dérogatoires permettant de travailler jusqu’à 12 dimanches par an, a été évoqué, notamment par Brice Belon. Ce dernier a pointé l’hypocrisie consistant, dans le même texte de loi, à solliciter le volontariat du salarié et à ouvrir la porte à des licenciements sans motif réel et sérieux.

La dégradation des conditions de travail a également pris une part des travaux de la journée et ce dans divers secteurs. L’intensification du travail est devenue la variable d’ajustement du dumping social, subie par toute l’industrie de la viande depuis plusieurs années, a rappelé Bruno Lanoe.

La Secrétaire générale de la FASAP, Françoise Chazaud, a rappelé les difficultés rencontrées par le monde de la culture et dénoncé la politique dite du « shaker » menée à France Télévisions et à Radio France, où les changements constants d’outils, de hiérarchies ou encore de présidents déstabilisent le service public audiovisuel français. La démocratie d’une société se mesure à son niveau de culture, a-t-elle rappelé.

Les enseignants, du SNETAA au SNFOLC, se sont, pour leur part, félicités de leurs récents résultats électoraux et ont rappelé leur opposition à la loi Peillon et au décret Hamon. Michel Gay, pour l’enseignement supérieur, s’est félicité du rapprochement en 2014 de sa structure, Sup’Autonome, avec le SNPREES FO.

Les élections dans la fonction publique ont été analysées dans plusieurs interventions. Le secrétaire régional de FO Territoriaux à Marseille, Patrick Rué, a rappelé les résultats électoraux locaux et fait le lien avec la récente victoire des éboueurs qui, en une semaine, ont obtenu satisfaction sur leurs revendications. Le Secrétaire général de la Fédération des Services publics et de Santé, Didier Bernus, abordant les victoires électorales dans la fonction publique en général et dans son secteur en particulier, a considéré qu’elles revenaient à la confédération dans son ensemble. La première place maintenue et renforcée n’étant pas le résultat des seuls fonctionnaires, mais bien « de toute l’organisation, des UD aux camarades des secteurs privés ».

La place des femmes dans le syndicat en question

Pascal Lopez, de Sanofi, est le premier homme à être revenu sur l’importance à accorder à la place des femmes dans l’organisation. Après avoir rappelé qu’elles étaient les premières exposées à la crise et à la précarité, il a appelé à prendre en considération la condition féminine.

Du reste, cette question a aussi fait l’objet d’une table ronde intitulée « Hommes, Femmes, égaux avec le syndicat » sur le stand du cabinet Technologia. Béatrice Clicq, DSC adjointe chez Orange, Étienne Castillo de FO Jeunes et Michel Coulom, Secrétaire général de l’UD du Tarn-et-Garonne, ont échangé sur les évolutions nécessaires pour permettre aux femmes de prendre la place qui leur est due, que ce soit dans le monde de l’entreprise ou dans le syndicat. Le rôle et le travail des référents égalité ont été présentés, tout comme les limites de ce dispositif, fortement dépendant de la volonté des acteurs et des disponibilités locales. Béatrice Clicq a porté le constat que la progression dans l’organisation était encore inégalitaire : « Quand les hommes prennent l’ascenseur, les femmes se contentent de l’escalier. » La déléguée syndicale centrale a conclu en souhaitant que cette question figure dans les résolutions qui sortiront du congrès.

Une exposition qui retrace l’histoire du syndicat

Entre le village des stands et la salle plénière, une exposition mérite le détour : elle met en lumière, en une soixantaine de panneaux, la création de Force Ouvrière ainsi que les principaux acteurs qui y ont œuvré. Elle montre de nombreuses affiches, des tracts, des illustrations d’époque sur la liberté et l’indépendance syndicales. En ce jour, 221e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, l’exposition sur la création de la confédération montre que le combat syndical reste avant tout un combat pour l’émancipation.

FASAP FO Arts, spectacle, presse, audiovisuel

FO SPS Services publics et de Santé

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante

Dans l’action Congrès Confédéral 2015 à Tours