Missions de service public de La Poste et d’Orange : FO exige un financement total et pérenne

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© Francois HENRY/REA

Pour le service universel postal comme pour l’ensemble des missions de service public confiées à La Poste mais aussi à Orange, l’État doit assumer ses responsabilités martèle FO-Com.

M algré les attaques, dont les réformes imposées depuis des années, La Poste et Orange continuent d’assumer des missions de service public indispensables à la vie de la nation, insistait le 17 juin à Nancy Christine Besseyre, la secrétaire générale de FO-Com, lors du congrès de la Fédération générale FO des Fonctionnaires (FGF-FO). Si La Poste compte 32 % de fonctionnaires et Orange 30 %, si « les deux entreprises se sont petit à petit éloignées des administrations et des entreprises de la fonction publique », ou encore si elles se voient imposer des règles de droit privé de plus en plus nombreuses et des politiques le plus souvent uniquement comptables, elles assurent contre vents et marées des missions essentielles à collectivité. La crise sanitaire l’a largement démontré, rappelle Christine Besseyre. Face aux besoins, La Poste a dû notamment procéder à la réouverture progressive des bureaux. (...) Il fallait assurer le versement des prestations sociales, la livraison des colis, il fallait remettre de la proximité et du lien. Leçon de la crise : La Poste doit impérativement (...) veiller au juste financement du service public. Ce qui renvoie au rôle de l’État qui, pour l’instant, laisse s’accumuler le déficit de la mission de service universel postal/SUP, par nature non rentable. C’est plus d’un milliard par an qui ne sont pas financés, s’insurge FO-Com.

Les dégâts d’une politique de recherche du profit à court terme

Remis au ministre de l’Économie, le récent rapport de Jean Launay souligne les effets de la politique de maîtrise des coûts pratiquée par La Poste, soit notamment la réduction des effectifs avec moins 47 000 personnes depuis 2013, ou encore les hausses de tarifs postaux pour les usagers. Le rapport préconise le soutien budgétaire et fiscal de l’État. Pour FO-Com il faut compenser le coût réel de toutes les missions de service public que l’État confie à La Poste. Distribution du courrier six jours sur sept, de la presse, accessibilité bancaire à tous... Ces services publics ont un prix : c’est l’investissement républicain. Et, martèle Christine Besseyre, La Poste doit d’urgence rechercher des leviers de compensation externes, ailleurs que dans les poches des postiers !. Quant à la panne le 2 juin concernant les numéros d’appel des services de secours, gérés par Orange, il faut en tirer des enseignements estime FO-Com. Cette panne met en cause les choix structurels de la direction d’Orange. Mais aussi ceux de l’État, actionnaire à 23 % au sein d’Orange qui affiche un rendement de 8,65 % pour ses dividendes versés aux actionnaires, soit l’un des plus élevés du CAC 40. Pour l’opérateur, la panne proviendrait d’une erreur commise chez un équipementier de réseau, soit un sous-traitant. Cela renforce la position de FO-Com qui dénonce, depuis la privatisation de France Télécom, une politique de recherche du profit à court terme, qui se traduit par une énorme pression sur les coûts, la suppression massive d’emplois, la filialisation des activités et l’augmentation de la sous-traitance. À titre d’exemple, en dix ans 70 % des emplois de technicien n’ont pas été remplacés chez Orange, s’insurge la fédération. Pour FO-Com, à La Poste comme chez Orange, l’État doit assumer ses responsabilités et réactiver les logiques de service public en octroyant à celui-ci les moyens indispensables.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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