Le 9 novembre dernier, à l’issue du 1er tour des élections professionnelles programmées au sein de la société de transports Keolis Amiens pour renouveler les membres du Comité social et économique, le syndicat Force ouvrière a été déclaré majoritaire, fort de 83,29 % des suffrages.
Un plébiscite dont s’est légitimement réjouie Force ouvrière qui a vu dans ce soutien manifeste un témoignage de confiance de la part des salariés tout comme le résultat des actions de terrain menées par les membres du syndicat pour accompagner les salariés dans la défense de leurs droits et pour mettre en lumière les engagements et valeurs prônées par Force ouvrière.
Mais, force est de constater que la vérité des urnes n’est pas toujours facile à appréhender et à accepter, qui plus est dans le camp des défaits.
Il est toujours, en effet, plus aisé, après une désillusion électorale, d’incriminer ses adversaires sur la base d’arguments aussi farfelus que scabreux, plutôt que d’admettre, en toute humilité, des erreurs d’appréciation et de stratégie.
La CGT TPU 80 fait, à n’en pas douter, partie de ces candidats pour qui toute remise en question est inenvisageable, aussi criante soit la vérité du scrutin.
Voilà pourquoi, dans un « délire » que certains spécialistes en santé qualifieraient de « paranoïaque », la CGT n’a pas hésité à entamer une procédure en justice pour annuler les résultats de cette élection.
Mais au-delà de cette procédure en cours et que Force ouvrière, en toute responsabilité, se gardera bien de commenter, c’est d’abord et avant tout la méthode employée par les élus Cégétistes pour nourrir leur dossier en justice qui interpelle, surprend, inquiète. Une méthode qui n’est pas sans rappeler les heures sombres de notre société contemporaine puisque le Syndicat CGT n’a tout simplement pas hésité à faire appel à une agence indépendante de renseignements (Montis et Wald). Comprenez des détectives privés pour espionner et mettre en porte-à-faux les élus Force ouvrière. Filatures et autres photos prises en toute discrétion étaient donc au programme comme a pu le constater Force ouvrière en prenant connaissance des 9 pages du rapport d’investigation produit par la société Montis et Wald. Une dépense d’énergie vaine et infructueuse !
Chacun en conviendra : cette chasse aux sorcières et cette surveillance immorale jette littéralement l’opprobre sur une CGT qui s’est toujours réclamée de la défense de la liberté et des droits inaliénables des citoyens. Autant dire que par ces méthodes d’espionnage, le syndicat s’est littéralement fourvoyé.
Mais plus qu’une atteinte au travail honorable de terrain mené depuis plusieurs années par les élus Force ouvrière, la démarche honteuse de la CGT se veut une atteinte profonde à la liberté de réflexion et décision dont se sont réclamés près de 90 % des salariés de Keolis Amiens en choisissant de soutenir notre Syndicat.
Pour reprendre l’expression inscrite par Montesquieu dans son traité de théorie politique De L’esprit des lois : L’espionnage serait peut-être tolérable s’il pouvait être exercé par d’honnêtes gens.
A bon entendeur !