Le 21 mars 2023, une proposition de loi a été déposée par les députés de la majorité gouvernementale. Elle a pour but l’interdiction du droit de grève dans les transports en commun (bus, métro, tramways, RER et TER) aux jours et heures de pointe correspondant aux trajets domicile/travail des usagers.
Pour les transports routiers, ferroviaires, maritimes et aériens, il sera interdit de faire grève les week-ends de vacances et de pont autour d’un jour férié.
En cas de non-respect de cette loi, les salariés risqueraient jusqu’à 2 ans de prison pour avoir fait grève. Le syndicat appelant à la grève pourrait être lui-même condamné.
La Fédération FO UNCP Transports et Logistique et la FEETS FO dénoncent une atteinte particulièrement grave au droit constitutionnel qu’est le droit de grève.
Les salariés des transports seraient soumis à une obligation de travailler.
Criminaliser le droit de grève, constitutionnel, est un glissement autoritaire digne d’une dictature, où nous serions demain tous condamnés au travail forcé.
Criminaliser le droit de grève dans les transports, c’est s’attaquer à un secteur capable de bloquer le pays. C’est réduire à néant la possibilité pour les travailleurs de s’opposer à la réduction de leurs droits, de leurs acquis. C’est permettre à la classe dominante d’imposer encore un peu plus ses choix à ceux qui travaillent et qui produisent les richesses.
Nos fédérations dénoncent un discours mensonger et extrémiste à l’encontre des syndicats et des grévistes. Nos fédérations rappellent que la grève ne s’impose pas. Ce sont les salariés qui décident de s’y joindre et de perdre des journées de salaire, lorsqu’ils estiment que leurs intérêts sont attaqués.
Personne ne fait grève par plaisir.
La tentative de passage en force par 49-3 de la réforme des retraites démontre l’importance du droit de grève comme contre-pouvoir et l’importance du blocage économique, seul capable de faire plier un gouvernement qui impose une réforme malgré l’opposition ultra-majoritaire des travailleurs.
Alors que le droit de grève a déjà été attaqué via la Loi Diard, qu’un service minimum est exigé pour certains secteurs d’activités, que les préfets peuvent parfois réquisitionner des salariés, cette loi scélérate et celles qui l’ont précédée doivent être combattues.
Désormais, en défendant nos retraites, nous défendons nos droits, nous défendons notre démocratie.
Nos fédérations appellent nos syndicats à relayer et sensibiliser partout les salariés sur cette nouvelle atteinte réactionnaire.
Pour pouvoir faire grève demain, faisons massivement grève aujourd’hui !