Les salariés des papeteries de Condat, en Dordogne, bloquent l’usine depuis le 28 août à l’appel d’une intersyndicale dont fait partie FO. Ils s’opposent à la fermeture de l’une des deux lignes de production, qui entraînerait la suppression de près de la moitié des emplois et mettrait la pérennité du site en péril. Une délégation a été reçue à Bercy le 11 septembre.
La détermination des salariés des papeteries de Condat à sauver leur emploi et leur outil de travail est sans faille. Depuis le 28 août, ils tiennent jour et nuit un piquet de grève à l’entrée de l’usine située au Lardin-Saint-Lazare, en Dordogne. Mobilisés à l’appel d’une intersyndicale dont fait partie FO, syndicat majoritaire, ils s’opposent à la volonté de la direction de fermer la ligne de production numéro 4, la dernière en France à fabriquer du papier couché, un papier noble utilisé dans l’édition. Cette mise à l’arrêt entraînerait la suppression de 187 des 420 emplois du site dans le cadre d’un PSE en cours de négociation.
Le groupe anglo-saxon Lecta, propriétaire de l’usine, prétexte une baisse de commandes pour justifier cette restructuration. Mais selon Patricia Canto, secrétaire FO du CSE, la production a en réalité été délocalisée dans d’autres usines du groupe, en Italie et en Espagne, pour réduire les coûts de fabrication.
L’activité économique du bassin d’emploi menacée
Si le groupe arrive à ses fins, il ne restera plus au Lardin-Saint-Lazare qu’une seule ligne, récemment reconvertie dans la production d’étiquettes et qui ne fonctionne pas encore de manière optimale. La militante redoute la mort du site. Or l’usine, qui génère plus de 1 200 emplois directs et indirects, est le plus gros employeur industriel de Dordogne. C’est toute l’économie du bassin d’emploi qui est en péril. Les négociations du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont démarré le 11 juillet pour une durée de trois mois.
L’objectif de l’intersyndicale, si elle ne parvient pas à sauver la ligne 4, est de limiter au maximum le nombre de départs contraints grâce notamment à des préretraites. Lors de la réunion CSE du 6 septembre, les délégués ont réussi à améliorer quelque peu le dispositif, ce qui permettrait, selon leurs estimations, à une cinquantaine de salariés d’en bénéficier. Mais le montant de l’indemnité est toujours en discussion. Et les délégués dénoncent des négociations difficiles, la direction faisant des propositions a minima. Une nouvelle réunion était prévue le 13 septembre.
Dernière minute : l’intersyndicale reçue à Bercy
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