La direction des statistiques du ministère du Travail constate que dans les entreprises de dix salariés ou plus de l’ensemble du secteur privé (hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales), l’indice du salaire mensuel de base a augmenté de 0,4 % au 2e trimestre 2018 et de 1,5 % sur un an. Dans ces mêmes entreprises, l’indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) a progressé de 0,3 % au 2e trimestre 2018 et de 1,4 % sur un an.
Problème : l’inflation (hors tabac) a augmenté de 1,7 % entre juin 2017 et juin 2018. Ce qui veut dire que le pouvoir d’achat des salariés est au régime sec. Quant aux retraités, ils ne sont guère à la fête. Parmi les récentes annonces du Premier ministre figure notamment la désindexation sur l’inflation des hausses des pensions de retraite.
Une morosité salariale constatée tous azimuts
Ce régime sec imposé aux salaires avait déjà été constatée par l’OFCE, l’organisme indépendant de prévisions économiques. Au printemps dernier lors de la présentation de ses perspectives économiques qui indiquaient que la croissance était de retour, l’économiste Mathieu Plane avait conclu : Il va bien falloir que les entreprises françaises acceptent d’augmenter les salaires
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En juillet 2018, c’était au tour de l’OCDE de tirer la sonnette d’alarme. L’organisation internationale pointait du doigt la faiblesse de l’augmentation des salaires dans les pays industrialisés, et ce en dépit du recul du chômage. Fin 2017, la croissance des salaires dans la zone OCDE était inférieure de moitié à ce qu’elle était en 2007, lorsque le taux de chômage moyen des pays de l’OCDE était à peu près similaire à celui d’aujourd’hui.
Une stagnation salariale qui touche plus les bas salaires
Plus inquiétant encore, soulignait José Ángel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, cette stagnation des salaires touche beaucoup plus les travailleurs faiblement rémunérés que ceux qui se situent au sommet de l’échelle des salaires. Une situation qui alimente la croissance des inégalités. Or, même le FMI en a convenu : le creusement des inégalités met en danger une croissance économique durable.
Un dernier constat de l’étude de l’OCDE : dans les pays où les syndicats sont puissants, le taux d’emploi est élevé, l’environnement de travail est de meilleure qualité, et le marché du travail est plus à même d’absorber les chocs économiques.
Extraits de la résolution générale :
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