+ 254 000
C’est l’augmentation du nombre de ménages pauvres en France entre 2008 et 2014.
Les chiffres sont décidément têtus. Le patrimoine des cinq cents premières fortunes françaises approche les 650 milliards d’euros : 13 % de progression en un an, 800 % depuis 1996. Depuis 2008, leur fortune a doublé et les dix premières fortunes ont vu leur richesse quadrupler.
Aux antipodes de ces chiffres étourdissants, ceux de l’Insee sur la pauvreté : en 2015, le taux de pauvreté restait supérieur à son niveau de 2008. Aujourd’hui, 8,9 millions de personnes vivent avec moins de 1 015 euros par mois. Entre 2008 et 2014, le nombre de ménages pauvres a augmenté de 254 000. La moitié des Français dispose d’un niveau de vie inférieur à 20 300 euros annuels, soit 1 692 euros par mois.
D’abord annoncé pour avril ou mai, puis pour la mi-juillet, le plan pauvreté du gouvernement ne sera finalement présenté qu’en septembre. Toutefois sa philosophie a été égrenée dans deux discours du président de la République, celui du 9 juillet devant le Congrès et surtout celui du 13 juin au congrès de la Mutualité française. Une position dure, qui annonce qu’aussi vrai que la réponse à la pauvreté ne saurait être monétaire, les solutions que nous devons apporter au problème ne sauraient être budgétaires
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Des droits qui disparaissent
Des paroles qui ont effaré Pascal Corbex, le secrétaire général de la fédération FO Action sociale. D’autant que le président a annoncé que s’agissant du RSA, il fallait mettre les moyens dans l’accompagnement par les travailleurs sociaux et non plus dans une augmentation des allocations.
Tout ce qui est fait en ce moment dans les politiques publiques dans notre secteur est le contraire de ce qu’il annonce
, tempête Pascal Corbex qui énumère les incohérences du discours présidentiel. Alors qu’aujourd’hui les budgets sont en tension, que le secteur emploie des travailleurs pauvres, qu’il manque de moyens, que la charge de travail est augmentée, le gouvernement voudrait que les travailleurs sociaux s’occupent de personnes qui sont de plus en plus en difficulté. Et ce, sans moyens supplémentaires.
On donne moins d’argent aux chômeurs tout en leur expliquant que s’ils sont au chômage c’est de leur faute, dénonce Pascal Corbex. Nous ne pouvons pas accepter ce processus général où les droits qui étaient ouverts sont en train d’être fermés.