Pour FO, les travailleurs qu’on appelle migrants ne sont pas une valeur marchande

InFO militante par L’inFO militante, Maud Carlus

© 2021 Celestino Arce/ZUMA/REA

Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants tentent de survivre à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Fin novembre, c’est un nouveau naufrage dans la Manche qui a coûté la vie à vingt-sept personnes. Les tragédies se multiplient et FO rappelle que la question des migrants doit être traitée sous l’angle de la dignité humaine et de la solidarité.

Le 24 novembre dernier, vingt-sept personnes trouvaient la mort dans le naufrage d’une embarcation au large de Calais, alors qu’elles tentaient de rejoindre l’Angleterre. Seulement deux en ont réchappé. Le même jour, cent six personnes étaient sauvées in extremis lors de trois opérations de secours, également dans la Manche.

En ce début d’hiver, par un froid glacial et dans des conditions insupportables, environ sept mille migrants tentent, eux, de survivre depuis des semaines dans des campements de fortune, le long de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Depuis l’été 2021, des hommes, des femmes et des enfants qui ont quitté leurs pays (Syrie, Irak…), fuyant la misère et/ou les persécutions, se retrouvent dans une autre tragédie, aux portes de l’Union européenne, pris dans une nasse dont les mailles tissent un conflit géopolitique qui les dépasse.

Les membres européens et américains du Conseil de sécurité de l’ONU accusent Minsk d’avoir orchestré cet afflux de migrants en  distribuant des visas de transit afin de déstabiliser la frontière extérieure de l’Union européenne. La Pologne, dans un bras de fer avec son voisin Biélorusse, refuse d’accueillir les migrants, et l’attitude est la même de la part des deux pays voisins, la Lituanie et la Lettonie. Les conséquences de ces affrontements diplomatiques sont évidemment humaines. Au moins onze migrants seraient morts depuis cet été estiment les organisations humanitaires. Le 5 décembre, des migrants ont été embarqués de force vers l’aéroport de Minsk pour une expulsion.

Apporter une réponse globale et solidaire à la question migratoire

Alors que les drames se multiplient, FO s’indigne que des humains puissent faire l’objet d’un chantage politique. Elle rappelle ce que certains semblent avoir oublié, ou voudraient oublier, en ce qui concerne les réfugiés et le droit d’asile. Récemment interviewé par les médias, le secrétaire général de la confédération, Yves Veyrier, indiquait ainsi : Nous ne voyons pas les travailleurs [...] qu’on appelle migrants comme une valeur marchande. On les voit comme des hommes et des femmes. Quand on quitte son pays, ses racines, son environnement, c’est un déchirement la plupart du temps.

À l’approche de la Journée internationale des migrants, le 18 décembre, FO réaffirme le besoin d’une  réponse solidaire globale et concertée sur les questions de migration. La Confédération européenne des syndicats (CES), quant à elle, appelle à une action immédiate de l’UE pour garantir le respect des droits fondamentaux des migrants et pour répondre à leurs besoins humanitaires.

La question migratoire est un sujet majeur dont on attend que le Conseil européen s’empare au plus vite, insiste Marjorie Alexandre, secrétaire confédérale au secteur international. Certains États, en raison de leur position géographique, devraient être davantage soutenus financièrement afin de mieux accueillir le flux de migrants qu’ils reçoivent. Cela passe par une révision du système européen d’asile, notamment le règlement de Dublin, afin de trouver une répartition plus équitable entre les États.

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Maud Carlus

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