Non au Smic à vie !
C’est sur cette revendication que tous les salariés relevant de la convention collective des prestataires de services du secteur tertiaire étaient appelés à faire grève, le 23 janvier, par une intersyndicale regroupant six organisations syndicales dont FO. Ce jour-là devait se tenir une réunion de la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) sur le thème des salaires au niveau de la branche. L’intersyndicale avait également appelé les salariés d’Ile-de-France à se rassembler à Paris, en début d’après-midi, devant la salle de réunion pour faire pression et établir le rapport de force. Ces salariés, qu’ils travaillent dans la traduction, le recouvrement de créance, l’animation commerciale ou les centres d’appel, ont une chose au commun : des salaires très bas.
En effet, depuis l’augmentation du Smic de 1,13% au 1er janvier 2024, ce sont désormais cinq coefficients de la grille salariale conventionnelle qui se retrouvent à un niveau inférieur au salaire minimum. En raison du tassement de la grille, seulement 54 centimes bruts séparent le salaire d’un nouvel embauché de celui d’un chef d’équipe. Pour les agents de maîtrise, la rémunération n’est plus qu’à quelques dizaines d’euros au-dessus du Smic.
Le patronat cherche à gagner du temps selon les syndicats
FO et l’ensemble des organisations syndicales de la branche exigent de vraies négociations salariales, cela visant à obtenir des salaires qui, à travers la grille, reconnaissent pleinement les compétences. Cela visant à pouvoir donner aussi, par le salaire, du sens aux différents métiers.
Les organisations revendiquent notamment une augmentation de 100 euros nets par mois sur la base du Smic ainsi que le rétablissement d’écarts significatifs entre les coefficients.
La grille est tellement tassée que beaucoup d’encadrants sont payés au Smic,
Dans son communiqué appelant à la mobilisation, l’intersyndicale dénonçait l’attitude du patronat, qui refuse la mise en place d’une grille salariale décente. Leur seule volonté est de gagner du temps en freinant les négociations et autant le dire cela devient une farce
, expliquait-elle.
L’appel à la grève bien suivi dans les centres d’appel
Les représentants du personnel ne pensaient pas si bien dire. Car la réunion de branche du 23 janvier qui devait se tenir à 14 heures a été annulée dans la matinée-même. L’organisme de prévoyance OCIRP, qui devait initialement accueillir les négociateurs dans ses locaux parisiens, avait annulé la réservation de la salle le 19 janvier au soir pour une panne de chauffage. La délégation FO a finalement été informée le 22 janvier au soir que la rencontre se tiendrait dans les locaux de l’OPCO EP, organisme de formation des entreprises de proximité. Mais ce dernier, ayant eu vent par les réseaux sociaux de l’organisation d’une manifestation devant ses bureaux, a fait volte-face et refusé de prêter sa salle.
Je suis très surpris de la manière dont ça s’est passé, mais ce n’est pas pour ça que nous allons nous démobiliser, nous sommes toujours au taquet
, prévient Paul Briey. Dès qu’il a été informé de l’annulation de la réunion, le militant a indiqué à la délégation patronale que FO était disposée à trouver une autre salle en urgence, une offre restée sans réponse. Aucune date de report n’a encore été donnée aux organisations syndicales qui ont annulé l’appel à manifester. En revanche, l’appel à la grève a été bien suivi dans les centres d’appel selon le militant.
Grève des salariés des Prestataires de Services :
Les militants de la fec aux côtés des salariés !#fecfo #fo pic.twitter.com/gVgKs9zLI1— Fédération des Employés et Cadres FO (@FECFO) January 23, 2024