Le Monde
L’heure du grand chamboule-tout approche pour la SNCF. Une étape décisive a été franchie, jeudi 15 février, avec la remise du
. Un retour à l’Ancien régime ?Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire
de Jean-Cyril Spinetta au premier ministre, Édouard Philippe. Hormis les retraites, tout est sur la table et l’ensemble des préconisations du texte de 120 pages constitueront, si elles sont mises en œuvre, la plus grande transformation qu’ait connue le rail français depuis la création de la SNCF en 1937
Le Figaro
Ça va décoiffer !
Il y a une semaine, à un cheveu de l’enthousiasme incontrôlé, la ministre des Transports, résumait ainsi la portée du rapport que Jean-Cyril Spinetta, ancien P-DG d’Air France-KLM
, un maître privatiseur dont on se doute pour qui il vole. Au sommaire, des propositions pour sauver un
. On se demande pourquoi d’ailleurs. Le sauvetage par étouffement est devenu répandu. Outre bien sûr par les syndicats, le rapport système ferroviaire
en faillite depuis des annéesa été dénoncé jeudi par des ONG environnementales, qui soulignent que le train est
. Réchauffement climatique, désenclavement... mais qu’est-ce devant la libéralisation du rail ?!essentiel
pour combattre le réchauffement climatique. C’est en donnant une solution de transport alternative à la voiture et à l’avion satisfaisante que le gouvernement pourra réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en désenclavant les territoires de manière cohérente avec les engagements qu’il a pris pour préserver le climat
, souligne le Réseau action climat (RAC)
Les Echos
Et le profit comme moteur. Lignes pas assez rentables : le rapport Spinetta propose de mettre des cars à la place des trains supprimés sur les petites lignes. Tandis que Réseau action climat, qui regroupe vingt associations spécialistes des questions climatiques, alerte sur le fait que le rapport Spinetta signifie
.un plan d’enclavement ferroviaire, plus de voitures sur les routes et une catastrophe climatique [et en terme] de pollution de l’air
. Il est vrai que les préoccupations environnementales sont quasi absentes du texte
Sud-Ouest
En revanche, « Concurrence et privatisation », mots-clés du credo, sont bien présents. Ainsi est préconisé une transformation éventuelle de SNCF Mobilités en société anonyme, comme La Poste en son temps. Son statut actuel d’Epic (établissement public à caractère industriel et commercial) prévoit une garantie indéfinie de l’État, perçue à Bruxelles comme une entrave à la concurrence
. Tout comme un service public est une entrave au privé ?
Libération
Dans ce rapport, le client éclipse définitivement l’usager et où la maîtrise des coûts se substitue aux notions de service public et d’aménagement du territoire. [...] Jean-Cyril Spinetta a tenu un discours de gestionnaire :
. Plutôt en queue de train.Les concours de l’État et des collectivités locales à la SNCF sont de 10,5 milliards par an et, malgré tout, la dette augmente de 3 milliards par an. Dès lors, il faut se demander si chaque euro dépensé crée de la valeur
. Force est de constater que les notions d’aménagement du territoire et de service public ne figurent plus vraiment en tête de gondole
L’Obs
De plus, le rapport suggère que les nouveaux embauchés à la SNCF ne bénéficient plus du statut de cheminot à l’avenir, comme cela a déjà été fait pour La Poste et Orange.
. Et on parachève bien les chevaux.Dans le cadre de la loi, il pourrait être mis un terme au recrutement au statut des nouveaux embauchés, en préservant strictement les droits individuels des personnels en bénéficiant. Les nouveaux recrutements devront s’opérer [...] dans un cadre conventionnel à parachever
La Nouvelle République
Le débat est explosif. Édouard Philippe, sitôt le rapport de Jean-Cyril Spinetta reçu, a annoncé la tenue d’une
. Vitriol, explosif, dynamitage... Tout ce qu’il faut pour remettre la SNCF sur les rails ? Ou ouvrir la voie à qui ?première phase de concertation
dès la semaine prochaine
avec les syndicats et la direction de la SNCF. Le premier ministre avait en effet confié à l’ex-patron d’Air France un diagnostic complet et lucide
sur la situation financière du groupe qui démontre sans ambiguïté la nécessité et l’urgence d’engager sans tarder une refondation de notre système ferroviaire
. Et les recommandations des 127 pages de l’étude sont au vitriol