Depuis sa dernière apparition officielle le président de la République est resté en retrait, laissant son ministre et le Directeur Général de la Santé informer les Français sur la gestion et les mesures à prendre pour combattre le COVID 19.
Force est de constater que nous n’étions pas prêts à affronter une telle épidémie. Pourtant tous les services publics, ceux-là même qui étaient pointés du doigt dans les régimes spéciaux de retraite, sont là, et bien là, au péril de leur vie et répondent présents à la guerre débutée contre le COVID 19, avec au premier rang tous les agents hospitaliers.
Tous sont engagés sans exception, les soignants, les personnels techniques, les administratifs, avec les médecins et les équipes de direction, tous acceptent de soigner les personnes malades du COVID 19, malgré l’absence criante de moyens de protection adaptés et suffisants (masques, surchaussures, charlottes, surblouses etc.).
Nous attirons l’attention sur la situation des départements et territoires d’outre-mer dont les établissements et les personnels sont en proie à un manque criant de moyens. L’« opération Résilience » ne saurait constituer l’unique réponse à la crise sanitaire. Et à ce titre, ils doivent bénéficier à minima des mêmes mesures d’urgence que celles déployées dans l’hexagone.
Force Ouvrière est fier des agents (e) et indéfectiblement attaché à une Fonction Publique républicaine, mais rappelle que leur première revendication est d’obtenir le matériel nécessaire à leur protection, et les tests afin d’éviter la propagation du virus par les soignants !
Devant ce constat, mais également en prévision de la catastrophe silencieuse en cours, qui va s’accentuer dans les Ehpad, le président Macron cherche aujourd’hui à « remercier » les agents pour leur dévouement et, d’une certaine manière, à minimiser sa responsabilité sur l’état de déliquescence de l’hôpital, dont il porte une part de responsabilité importante ! En somme, les agents n’attendent pas un merci, mais plutôt un pardon et une réparation après la crise pour l’incurie faite à leur encontre et aux établissements sanitaires et médico-sociaux !
Mardi 24 mars, pour la première fois depuis de nombreux mois, la Fédération FO des Personnels des Services Publics et de Santé (FO-SPSS) a été consultée en amont par le cabinet du Ministre, sur la manière dont le gouvernement pouvait remercier les hospitaliers.
En effet, alors que dans les tout premiers jours de sa prise de fonction, le Ministre de la Santé Olivier Véran indiquait vouloir revoir les salaires et les grilles indiciaires des agents hospitaliers, mardi une alternative se faisait jour ! Le gouvernement nous a demandé de faire un choix entre la refonte des grilles après la crise, ou une prime payée une fois maintenant et… plus rien. Nous avons indiqué au cabinet que les deux doivent être attribués. Pour la Fédération FO-SPSS la reconnaissance de tous les agents doit, comme dans le privé passer par une prime versée immédiatement, mais nous attendons une négociation, après la crise, pour revoir le modèle de l’Hôpital, les déroulements de carrière de tous les agents hospitaliers et l’abandon de ma santé 2022 qui promeut l’ambulatoire à 80 % !
Le président hier soir dans son annonce à Mulhouse a entendu les revendications portées par Force Ouvrière pour tous les agents hospitaliers. Mais aucun chiffre n’a été donné et nous attendons des actes ! Pour FO il ne faut pas que ses engagements pris sous l’effet de l’émotion due à la situation ne soient que des mots vains. La Fédération FO saura, le moment venu, rappeler au gouvernement les engagements annoncés devant le peuple hier soir. Il y va de la pérennisation de notre système de soins, afin de retrouver une organisation qui nous garantisse un haut niveau de prise en charge collective avec des conditions de travail satisfaisantes, des salaires décents, et des effectifs en nombre suffisant.
Le Président ne peut plus nier que l’hôpital est au bord de la rupture depuis de nombreuses années, que des grèves très importantes ont eu lieu en 2019 et 2020, et que malgré cela, les agents hospitaliers relèvent le défi du Coronavirus avec le soutien massif de la population.
Pour la Fédération FO-SPSS, la loi Ma santé 2022, qui plébiscitait l’ambulatoire à 80 % doit être stoppée immédiatement, l’ONDAM sanitaire et médico-social doit couvrir toutes les dépenses des hôpitaux et des Ehpad en fonction des besoins. Il faudra ouvrir des lits, recruter des effectifs, et donner les moyens aux établissements, augmenter les salaires pour redonner de l’attractivité aux métiers du soin.
La Fédération Force Ouvrière des Personnels des Services Publics et de Santé prend acte et date aujourd’hui, que rien ne devra plus être comme avant !