Le 14 octobre, dans le cadre des concertations bilatérales sur la réforme des retraites, FO a été reçue au ministère du Travail pour échanger sur l’emploi des seniors et la prévention de l’usure professionnelle. Nous n’avons pas senti une franche volonté de s’occuper du maintien dans l’emploi des seniors. Le cabinet d’Olivier Dussopt reste surtout sur sa volonté d’augmenter l’embauche des salariés âgés
, note Michel Beaugas, négociateur pour FO. Plus inquiétant, le ministère ne semble pas abandonner l’idée de les payer moins cher, avec un complément d’allocations chômage s’ils retrouvent un emploi moins bien rémunéré
. FO est opposée à cette idée d’assurance salaire
que le gouvernement agite, visant à décaler à 65 ans l’âge légal de départ en retraite. Si le taux d’emploi des seniors reste faible (56,1 % fin décembre 2021), c’est que les entreprises se séparent de ces derniers : 47 % des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans sont licenciés à l’initiative de l’employeur, a rappelé FO. Il faut conditionner les aides aux entreprises au maintien dans l’emploi des seniors. Or, cette option semble écartée, le gouvernement ne veut aucune contrainte financière sur les employeurs
, s’indigne Michel Beaugas.
La pénibilité en jeu
Si le ministère entend renforcer les droits à la formation
des plus de 50 ans ou améliorer le compte professionnel de prévention (C2P) plafonné à 100 points, les différends persistent. Le gouvernement nous laisse entendre qu’il pourrait déplafonner le C2P, mais il refuse de réintégrer les quatre critères de pénibilité importants supprimés par les ordonnances Macron
, rappelle Michel Beaugas. Comme d’autres syndicats, FO demande la réintégration de ces critères, ainsi que le retour de la cotisation pénibilité à la charge des entreprises, supprimée en 2017. FO, qui a réitéré son refus d’un recul de l’âge légal de départ en retraite, a également suggéré la création d’un compte de transition professionnelle pour financer des formations de reconversion pour les plus de 45 ans occupant un emploi pénible, payées par l’employeur et la branche AT-MP.