Dialogue social : le gouvernement confère

Revue de presse par Michel Pourcelot

F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0

La quatrième conférence sociale de l’actuel quinquennat, tenue le lundi 19 octobre, s’est achevée dans un climat tel que les médias se sont penchés sur la réalité du « dialogue social ».

La Voix du Nord
« Grand-messe instaurée par François Hollande réunissant gouvernement, patronat et syndicats, la "conférence sociale pour l’emploi" s’est tenue ce lundi dans un contexte peu amène, avec le boycott de la CGT, le conflit à Air France et des interrogations sur l’état du dialogue social en France. François Hollande a prévenu en ouverture que "le statu quo n’est plus possible", ajoutant que faute de "rénovation" le modèle social est menacé de disparition ». Reste à savoir en quoi consiste la rénovation.

Le Monde
Quoiqu’il en soit, le ton était donné d’entrée : « à l’occasion d’un échange de près de trois heures entre le président de la République et les partenaires sociaux, en prélude à l’ouverture, lundi 19 octobre, de la conférence sociale au Conseil économique, social et environnemental, à Paris, le secrétaire général de FO a voulu être "la voix discordante". M. Mailly a ainsi affirmé que la démocratie sociale "supporte mal l’autoritarisme social". "Confondre mouvement et autoritarisme, c’est ne plus laisser qu’une option : le conservatisme", lui a répondu Manuel Valls dans son discours de clôture ». Le recul social est certes un mouvement mais quand on force la marche arrière on risque de griller le moteur social...

Ouest-France
Surtout en arrivant à la conférence sociale en roulant sur trois roues : « Au lendemain des négociations visant à renflouer les régimes des retraites complémentaires, l’accord de principe (inespéré) trouvé par les partenaires sociaux, hors CGT et FO, tombe à pic pour l’exécutif ». Et il tient du pic à glace pour l’ambiance : « Victoire historique pour les uns, recul social pour les autres : il va peser sur la grand-messe du jour tant il incite les salariés du privé à travailler plus longtemps. Ce report de l’âge légal à 63 ans, s’il n’en porte pas le nom, arrête le principe d’une retraite à la carte validé, à l’arraché, par le Medef et les syndicats réformistes ».

La Nouvelle République
A l’issue de la conférence, « côté patronal, la tonalité était positive, le président du Medef, Pierre Gattaz, a proposé la mise en place d’un "agenda social pour la croissance et l’emploi". Mais Manuel Valls lui a reproché un manque d’engagements des entreprises en échange des aides reçues dans le cadre du Pacte de responsabilité ». Ce qui serait le moins. D’un autre côté, « le numéro un de FO a critiqué "l’autoritarisme social" du gouvernement. Pour son homologue de la FSU Bernadette Groison, le "dialogue social est à bout de souffle". Dans le camp réformiste, Laurent Berger (CFDT) s’est félicité d’avancées concrètes ». Avancées, reculs, tout dépend de quel côté on se place.

Le Télégramme de Brest
« Mais à quoi donc les grandes conférences sociales ont-elles bien pu servir ? À une réforme des retraites qui n’a satisfait personne. À créer le compte pénibilité et la réforme de la formation professionnelle. À simplifier les négociations patronat-syndicats (loi Rebsamen). Or, malgré l’accord surprise sur les retraites complémentaires signé la semaine dernière, plus de neuf Français sur dix estiment le dialogue social en panne ». De quoi faire passer en surchauffe le moteur social.

Michel Pourcelot Ex-journaliste à L’inFO militante

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