Revalorisation des minima de branche : de la com’ avant tout ?

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© Michel GAILLARD/REA

Alors que les négociations salariales commencent dans les hôtels-cafés-restaurants (HCR), l’une des quarante-cinq branches dont les minima étaient inférieurs au Smic avant même sa revalorisation automatique au 1er octobre, l’exécutif en sape déjà les fondements ! La promesse du président Macron de défiscaliser les pourboires payés par carte bancaire est contre-productive, tonne le secrétaire fédéral FO-HCR.

Ce n’est pas ça qui revalorisera les métiers en améliorant les conditions de travail et les grilles de salaires. Pire, cette annonce risque de réduire la marge des négociations salariales de branche, commente Nabil Azzouz. Il revendique une reconstruction de la politique sociale dans son ensemble, par une hausse des salaires, la création d’un treizième mois, la compensation ou la majoration du travail dominical, la création d’une prime pour les coupures. Le patronat devrait faire ses propositions mi-novembre.

Les réticences patronales

Si l’on retiendra que le ministère du Travail a initié une première réunion des partenaires sociaux de la branche HCR mi-septembre, pour le reste, l’agenda reste vide en dépit de la communication gouvernementale et des appels de l’exécutif, depuis la fin de l’été, à revaloriser les salaires dans les branches ayant des minima inférieurs au Smic. Même pour les quinze branches employant des travailleurs dits de « la deuxième ligne ».

Si la propreté (648 700 salariés) a conclu des accords, comme l’a mis en avant le ministère du Travail, ceux-ci ne sauraient être portés à son crédit. Des travaux étaient dans les tuyaux avant la crise. Le nettoyage a été pris en exemple. Mais les accords signés en 2021 [sur les classifications, les salaires, NDLR] n’ont rien à voir avec la reconnaissancede ces salariés percevant pour l’instant de faibles salaires, dénonce Nadia Jacquot, secrétaire fédérale. Idem dans la prévention-sécurité (170 000 salariés), où la refonte de la classification devrait aboutir en 2022. Si les employeurs ont ici réévalué leur proposition d’augmentation des minima 2022 à 2,2 % (contre 1,2 % en juillet !), il s’agit d’un alignement sur la hausse du Smic, pas d’un rattrapage. La dernière augmentation date de mai 2020 !, rappelle Alain Bouteloux, secrétaire fédéral. Dans toutes les branches, les réticences patronales sont manifestes, et assumées. L’entreprise est le niveau le plus pertinent pour les négociations salariales, a expliqué fin septembre le président du Medef...

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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