Le refus, renouvelé au fil des années, de l’exécutif de solliciter davantage – et bien au contraire – les ultra-riches et les très grandes entreprises pour l’effort
sur les finances publiques montre ses effets coûteux. En 2024, la Cour des comptes estimait la fonte des recettes fiscales à 62 milliards d’euros depuis 2017. Diverses réformes, telle la suppression de l’ISF en 2018, « transformé » en IFI (soit une imposition bien atténuée), la baisse des impôts de production des entreprises ou encore la poursuite de la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés ont fortement participé à la perte de recettes pour les comptes publics. Et c’est sans parler des aides publiques aux entreprises, dont les allégements de cotisations sociales patronales ont induit un manque à gagner estimé par le Sénat à 88 milliards en 2023.
Les effets sur la dette…
En juillet dernier, dans une étude notant que depuis 2019, la situation budgétaire de la France se dégrade à nouveau
, comparée à celle des autres pays de la zone euro, les économistes de l’OFCE soulignaient que cette dégradation n’est pas attribuable à une augmentation plus marquée des dépenses publiques en France par rapport à la zone euro (respectivement 1,8 et 2,6 points de PIB), mais plutôt à une diminution significative des recettes publiques françaises (- 1,6 point de PIB), tandis que celles-ci sont restées stables au sein de la zone euro
. Et d’enfoncer le clou : En France, la persistance de ce déséquilibre entre dépenses et recettes publiques se traduit en 2024 par un solde public primaire significativement inférieur (un écart de - 2,1 points de PIB) au niveau requis pour stabiliser la dette, conduisant ainsi à une augmentation de celle-ci.
