Chico Pereira voulait rendre hommage aux mineurs d’Almadèn, en Espagne, qui firent grève et bloquèrent durant onze jours, en 1984, leur outil de travail qui menaçait de fermer. Le réalisateur a conçu un dispositif cinématographique permettant à des petits-enfants de grévistes de revivre la situation, en s’installant à leur tour au fond de la mine pendant onze jours. Mais son documentaire prend une autre tournure lorsque les occupants d’aujourd’hui, portés par l’émotion de l’expérience, décident de faire de leur action une revendication pour la redynamisation de leur ville qui a perdu peu à peu son activité économique depuis que la mine de mercure – la plus grande du monde – a fermé, en 2003. La plupart des descendants qui participent à l’action sont d’ailleurs au chômage. En surface, les familles soutiennent le mouvement et manifestent. Le film permet tout à la fois de ressentir la difficulté des conditions de travail de l’époque, d’entendre les témoignages des anciens mineurs et de reconstituer leur action. Mais aussi de montrer avec sensibilité les conséquences de la chute de l’industrie minière en Europe et des plans de reconversion laissés en déshérence.
