Journée Nationale Travail et Handicap le 18 décembre 2018

Travailler à l’Egalité par Anne Baltazar

Notre dernier Congrès confédéral a réaffirmé son attachement à la problématique des travailleurs handicapés et encouragé les actions confédérales de formation et de sensibilisation en faveur de l’insertion et du maintien des travailleurs handicapés en milieu ordinaire de travail.

Pour Force Ouvrière, l’action syndicale doit prendre en compte cette question dans toutes ses dimensions, que ce soit par la négociation, l’action en Conseil Social et Economique (CSE) / Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail (CSSCT), l’accompagnement de salariés handicapés, mais aussi dans toutes les instances où le syndicat peut agir sur les questions d’emploi, de travail, de formation et d’orientation.

La journée du 18 décembre a pour ambition d’exposer et encourager les actions syndicales développées par Force Ouvrière en matière d’emploi des personnes en situation de handicap.

Pour la Confédération, le développement de ces actions répond à des objectifs tant revendicatifs que stratégiques.

NOS OBJECTIFS REVENDICATIFS

  • Défendre les salariés handicapés individuellement et collectivement
  • Faire aboutir les revendications à tous les niveaux de l’organisation

Ces objectifs revendicatifs sont naturellement issus de la résolution du congrès confédéral d’avril 2018 (extrait « travailleurs en situation de handicap » de la résolution sociale ci-dessous).

RESOLUTION SOCIALE CONGRES DE LILLE AVRIL 2018 TRAVAILLEURS EN SITUATION DE HANDICAP

Le Congrès déplore que la situation des travailleurs handicapés ait peu évolué durant ces trois dernières années, et notamment que leur taux de chômage soit toujours le double de celui des travailleurs valides.
Le Congrès exige que l’accompagnement et l’orientation des demandeurs d’emploi handicapés soient améliorés notamment en précisant les critères d’orientation de Pôle emploi et de Cap Emploi.
Le Congrès constate que l’obligation d’emploi de 6 % à la charge de l’employeur est loin d’être respectée. Il demande le renforcement de cette obligation d’emploi par les entreprises quelle que soit leur taille, par le recrutement direct de travailleurs handicapés et pour leur insertion durable dans l’emploi. Il revendique de plus, que les travailleurs en situation de handicap puissent bénéficier d’une évolution professionnelle à l’identique des autres salariés.
Le Congrès est favorable à une meilleure prise en charge par les entreprises des aménagements adaptés nécessaires à l’insertion dans l’emploi des personnes en situation de handicap.
Le Congrès revendique une meilleure prévention de la désinsertion professionnelle afin de réduire le nombre de licenciements pour inaptitude. Le Congrès est favorable à des actions plus précoces et plus nombreuses de la médecine du travail et des organismes spécialisés, lors de la survenance ou de l’aggravation du handicap d’un salarié, afin d’assurer son maintien en emploi.
Le Congrès exige le renforcement de la médecine du travail afin d’éviter la dégradation de l’état
de santé au travail des salariés et notamment celle des salariés handicapés.
Le Congrès dénonce avec fermeté les reports successifs de l’obligation de mise en accessibilité
des locaux publics et privés et plus particulièrement des Établissements Recevant du Public.
Le Congrès exige la parution de l’arrêté relatif à la mise en conformité et à l’accessibilité des lieux de travail existants. De même, l’accessibilité des outils de travail (logiciels, documents) doit être effective pour tous.
Le Congrès soutient la mise en place du dispositif d’emploi accompagné. Un accompagnement de ce type est nécessaire pour permettre une insertion durable en milieu ordinaire du travail dans certaines situations comme la sortie de certains jeunes handicapés du milieu éducatif vers l’entreprise classique.
Le Congrès exige des moyens pour l’inclusion scolaire des jeunes en situation de handicap afin de favoriser leur insertion professionnelle (professionnalisation et fonctionnarisation des accompagnants, formation des enseignants et des équipes enseignantes, aménagement des établissements), lorsque l’inclusion est adaptée à la nature et au degré du handicap de l’enfant.
Pour le Congrès, l’apprentissage doit être soutenu et renforcé en faveur des personnes handicapées et notamment pour les jeunes en situation de handicap.
C’est pourquoi il est important de veiller à ce que les droits des travailleurs handicapés soient renforcés dans les différentes négociations dans les branches et les entreprises.
De plus, le Congrès revendique le renforcement de la négociation spécifique sur le Handicap.
Le Congrès demande la préservation d’un contenu obligatoire pour les accords Handicap : plan de recrutement, plan de maintien notamment, ainsi qu’un objectif en termes de taux d’emploi, et un objectif en termes de recrutements.
Le Congrès revendique la remise à plat du dispositif d’agrément des accords Handicap et notamment son caractère totalement exonératoire.
En effet, pour le Congrès, toutes les entreprises, qu’elles soient sous accord agréé ou non, doivent participer financièrement aux actions organisées au niveau interprofessionnel et dont elles bénéficient en matière d’insertion et de maintien dans l’emploi (Cap Emploi-Sameth, emploi accompagné, offre de service Agefiph etc.).
Suite au décret n°2016-1206 du 7 septembre 2016 relatif à la « Création du Conseil Départemental de la Citoyenneté et de l’Autonomie » (fusion CDCPH/CODERPA), le Congrès s’insurge face au manque de moyens administratifs et financiers pénalisant de fait son bon fonctionnement.
Suite au décret n°2017-999 du 10 mai 2017 relatif « Aux droits à retraite des personnes handicapées », le Congrès exprime sa déception devant ses conditions trop restrictives.
Le Congrès continue à revendiquer une plus grande ouverture des conditions d’accès à la retraite anticipée des salariés et fonctionnaires handicapés, et en particulier la réintroduction du critère de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) supprimé dans la loi Retraites n’2014-40 du 20 janvier 2014.
Le Congrès revendique la révision du montant de l’AAH (allocation adulte handicapé) à la hauteur du Smic.
Le Congrès s’oppose à la remise en cause des dispositifs que sont l’AGEFIPH et le FIPHFP ainsi qu’à leur fusion et affirme son attachement au modèle paritaire spécifique de l‘AGEFIPH ; il revendique sa pérennisation et le renforcement de son modèle.
Le Congrès dénonce les ponctions budgétaires de l’État de l’ordre de 87M€ chacun, qu’ont subi l’AGEFIPH et le FIPHFP de 2015 à 2017.
Le Congrès s’alarme de la situation de nombre d’Entreprises Adaptées (EA) et d’Établissements et Services d’Aides par le Travail (ESAT) dont le modèle économique est fragilisé par la concurrence mondiale. Il revendique l’augmentation de l’aide au poste pour les EA et le relèvement du financement public des ESAT.
Le Congrès revendique les moyens nécessaires aux MDPH pour rendre des avis dans des délais raisonnables ; par ailleurs le Congrès demande une plus grande homogénéité des décisions prises par les CDAPH sur le territoire.
Le Congrès prend acte de l’ouverture par le gouvernement d’une concertation relative à la réforme de la politique d’emploi des personnes handicapées, mais considère que les simplifications envisagées ne doivent pas entraîner une régression pour les bénéficiaires de l’obligation d’emploi. Pour le Congrès, la rénovation et le renforcement de la politique d’emploi des personnes en situation de handicap doivent se traduire par un effet positif pour l’accès et le maintien dans l’emploi des personnes concernées.
Le Congrès revendique l’ouverture d’une négociation nationale interprofessionnelle sur l’emploi des personnes handicapées.
Le Congrès réaffirme son attachement à la problématique des travailleurs handicapés et encourage les actions confédérales de formation et de sensibilisation en faveur de l’insertion et du maintien des travailleurs handicapés en milieu ordinaire de travail.

Cette résolution est reprise et développée sous forme de plateforme revendicative FO des travailleurs en situation de handicap (voir ci-dessous).

Plateforme revendicative FO des travailleurs en situation de handicap

NOS OBJECTIFS STRATEGIQUES

  • Mobiliser la Confédération pour faire progresser et développer FO
  • Accroître la visibilité de FO sur le sujet

La Journée Nationale Travail et Handicap est une journée d’information, de sensibilisation et de revendication, qui réunit chaque année environ 400 participants : responsables des structures FO (Unions Départementales et Fédérations), mandatés FO sur le Handicap, ainsi que des intervenants et invités du monde du Handicap au niveau national (institutionnels, professionnels, associations, intervenants extérieurs…)

Force Ouvrière organise sa 19e « Journée Nationale Travail et Handicap » le mardi 18 décembre 2018 de 9 h 00 à 17 h 00 aux Salons de l’Aveyron à Paris.

 Voir en ligne  : Programme de la 19e Journée Nationale Travail et Handicap FO 2018

Anne Baltazar Conseillère confédérale en charge du handicap

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