Près des deux tiers des conducteurs des Transports Cabaro, dans l’Oise, ont répondu à l’appel à la grève lancé le 14 mai 2018 par une intersyndicale FO-CFTC-CFDT. Jusqu’au 29 juin 2018, les salariés sont invités à cesser le travail une à deux heures par jour, le matin ou le midi, sauf les dimanches et jours fériés. Le reste du temps, les cars et bus circulent normalement. Une mobilisation qui rappelle celles organisées à la SNCF ou chez Air France.
Pour informer les usagers, le calendrier des heures de grève est d’ailleurs édité sur le site internet de la société. L’entreprise, dont le siège est à Beauvais, est une filiale du groupe Transdev. Elle a transporté environ 380 000 passagers en 2017, notamment pour du ramassage scolaire et des lignes interurbaines.
Une prime exceptionnelle de 850 euros
Pour les syndicats, l’objectif de la mobilisation est de peser sur la négociation annuelle obligatoire (NAO) des salaires. L’intersyndicale revendique une hausse de 2,2% du taux horaire et des primes non conventionnelles. Elle exige aussi une prime exceptionnelle de 850 euros. Il s’agit notamment d’un rattrapage sur le versement de la participation salariale.
Un pot commun entre plusieurs filiales du groupe Transdev a été mis en place par l’accord de participation, explique Luc Bureller, délégué FO. Certaines sociétés ne génèrent pas de profits, mais nous si. Et on ne touche que 150 euros au lieu de 800 euros.
Les syndicats demandent également le rétablissement d’un usage en matière de paiement de la prime d’ancienneté et un rappel sur deux ans.
Au déclenchement de la grève, les propositions de la direction stagnaient à + 0.85% et une prime de 175 euros. Après une réunion le 15 mai, la direction avait un peu revu son offre à la hausse, mais pas suffisamment pour parvenir à un accord.
Une organisation pénalisante pour l’employeur et moins coûteuse pour les grévistes
Notre organisation nous permet de tenir dans la durée, d’être la moins coûteuse possible pour les salariés grévistes, tout en étant pénalisante pour l’entreprise, se félicite Luc Bureller. Les trois semaines de mobilisation correspondent au total à trois jours de travail, tout en permettant des blocages. C’est un système hyper puissant que j’avais découvert lors d’une formation à la fédération des transports en décembre dernier.
Il regrette cependant le bras de fer engagé par la direction. Depuis les ordonnances Macron, il n’y a plus de dialogue social en entreprise, déplore-t-il. Les patrons se sentent forts et on est obligés d’aller dans le dur pour rétablir le rapport de force.