3 semaines, 21 étapes, 3 383 km, 1 seul maillot jaune

Tour de France 2021 par Baptiste Bouthier, L’inFO militante

Avec notamment deux contre-la-montre, le parcours de l’édition 2021 est plus équilibré que ceux des dernières années. Mais la montagne reste au centre du jeu, avec des Pyrénées intenses et une double ascension du Ventoux.
Découvrez le tracé, jour par jour.

La fête en Bretagne

Le Tour de France 2021 devait s’élancer… du Danemark. Mais pandémie de Covid-19 oblige, les plans ont été chamboulés et c’est la Bretagne qui s’est dévouée pour accueillir au pied levé le Grand Départ de l’épreuve. Assez logique, tant la région aime le vélo, ce qui promet quatre premiers jours de fête.

Samedi 26 juin
1re étape
Brest – Landerneau (187 km)

Après 1952, 1974 et 2008, Brest accueille pour la quatrième fois de son histoire le Grand Départ du Tour de France. Pour l’occasion, l’étape sera 100% finistérienne, dans un grand aller-retour nord-sud-nord passant par Quimper jusqu’à Landerneau, où la rampe finale risque de faire du bruit. Les trois derniers kilomètres sont en effet en montée, assez sévère au pied (jusqu’à 14%) pour s’adoucir progressivement jusqu’à la ligne : le premier maillot jaune du Tour sera un puncheur !

Dimanche 27 juin
2e étape
Perros-Guirec – Mûr-de-Bretagne (182 km)

Le premier week-end du Tour est décidément une affaire de punch. Après le Finistère, cette fois le peloton va arpenter les routes des Côtes-d’Armor, mais tout se jouera à nouveau dans une courte rampe finale. La côte de Mûr-de-Bretagne (2 km à 6,9%) est une habituée récente des arrivées du Tour : après Cadel Evans en 2011, Alexis Vuillermoz en 2015 et Dan Martin en 2018, qui s’imposera là-haut cette fois ?

Lundi 28 juin
3e étape
Lorient – Pontivy (182 km)

à chaque jour son département breton : pour cette troisième étape, c’est le Morbihan qui est mis à l’honneur. Et après les puncheurs, voici l’entrée en lice des sprinteurs. Sur un parcours peu difficile, les fusées du peloton devraient s’en donner à cœur joie au pied du château de Pontivy.

Mardi 29 juin
4e étape
Redon – Fougères (152 km)

La virée bretonne s’achève en Ille-et-Vilaine, pour un tracé aussi facile que la veille. Peu de chances donc, à nouveau, d’échapper à un sprint massif à Fougères, à moins que le vent ne se mêle de la fête et secoue le peloton…

Des rendez-vous déja décisifs

À peine sortis de Bretagne, les coureurs ont un premier rendez-vous majeur à Laval, où les attend un contre-la-montre individuel. Il creusera immanquablement des écarts entre les favoris à la victoire finale, qui pourront se rattraper les jours suivants sur l’étape marathon du Morvan ou lors d’un dense week-end alpin.

Mercredi 30 juin
5e étape
Changé – Laval (183 km, contre-la-montre individuel)

à peine le cinquième jour de course, et déjà un rendez-vous capital. Souvent peu utilisé depuis dix ans, le contre-la-montre revient en force sur cette édition 2021 avec un premier exercice chronométré en Mayenne, sur 27 kilomètres. Globalement plat et rectiligne, le parcours est favorable aux spécialistes et susceptible de creuser de beaux écarts au classement général. Pour les candidats au podium final, c’est la première journée décisive du Tour.

Jeudi 1er juillet
6e étape
Tours – Châteauroux (144 km)

Assez courte et très plate, cette sixième étape sera l’occasion de flâner le long des châteaux de la Loire en attendant le sprint final. Mais attention à ne pas trop avoir la tête dans les nuages : si le vent souffle le long de l’interminable ligne droite menant à Châteauroux, il pourrait scinder le peloton en morceaux et faire de gros dégâts…

Vendredi 2 juillet
7e étape
Vierzon – Le Creusot (248 km)

Au cœur d’une semaine aux kilométrages plutôt courts, cette septième étape est une sérieuse entorse : 248 bornes, vingt et un ans que le Tour n’avait pas proposé de journée aussi longue ! Et la distance ne sera pas la seule difficulté du jour, puisque le final, à travers les reliefs du Morvan, écarte l’hypothèse d’un sprint, notamment le signal d’Uchon et ses deux derniers kilomètres à 10%. Pour les baroudeurs, l’occasion est belle.

Samedi 3 juillet
8e étape
Oyonnax – Le Grand-Bornand (151 km)

Deuxième week-end de course et voilà déjà la haute montagne. L’entrée dans les Alpes se fait par la Haute-Savoie et un final corsé sur la route du Grand-Bornand : col de Romme (8,8 km à 8,9%) puis col de la Colombière (7,5 km à 8,5%) avant la descente finale. Un enchaînement qui pourrait faire tomber les masques entre les candidats au podium final.

Dimanche 4 juillet
9e étape
Cluses – Tignes (145 km)

Le week-end alpestre se poursuit en Savoie avec une nouvelle étape très courte, 145 kilomètres, émaillée de cinq ascensions dont l’enchaînement col du Pré-Cormet de Roseland qui va essorer le peloton. Mais l’explication est attendue dans la montée finale vers la station de Tignes, pas la plus difficile mais très longue (plus de 20 kilomètres) et proposant par endroits des pentes à plus de 8% tout de même. De quoi se livrer bataille sans états d’âme avant le premier jour de repos.

Lundi 5 juillet
Repos, Tignes

Le Ventoux et des pièges sur la route des Pyrénées

La transition entre les deux massifs principaux du Tour, Alpes et Pyrénées, n’est jamais un long fleuve tranquille. Cette année, les sprinteurs auront des opportunités, mais les audacieux aussi. Et surtout, la double ascension du Mont Ventoux, proposée lors de la onzième étape, fait cauchemarder certains coureurs depuis des mois…

Mardi 6 juillet
10e étape
Albertville – Valence (186 km)

Après le repos, le soulagement : le peloton tourne le dos aux Alpes pour plonger vers la vallée du Rhône et ses reposantes routes plates. Malgré quelques difficultés au passage, difficile d’imaginer autre chose qu’un sprint massif à Valence.

Mercredi 7 juillet
11e étape
Sorgues – Malaucène (199km)

Grimper une fois le Ventoux, c’est déjà compliqué, alors deux… Pour la première fois de son histoire, le Tour de France propose ce 7 juillet une double ascension du Mont chauve, d’abord par le versant moins difficile de Sault (24,3 km à 5%) puis par celui habituel – et terrible (15,7 km à 8,8%) – de Bédoin. Mais, autre fantaisie, l’arrivée n’est pas placée au sommet, ce qui ne s’était pas produit depuis 1994 : il faudra encore descendre jusqu’à Malaucène. De quoi permettre une bagarre féroce entre les premiers du classement général.

Jeudi 8 juillet
12e étape
Saint-Paul-Trois-Châteaux – Nîmes (161 km)

à travers l’Ardèche et le Gard, cette douzième étape aurait pu être bien plus escarpée et piégeuse. Mais l’ensemble se révèle assez digeste et les sprinteurs auront forcément des vues sur la victoire dans les rues de Nîmes. à moins que le vent ne sème la pagaille autour d’Uzès ?

Vendredi 9 juillet
13e étape
Nîmes – Carcassonne (220 km)

Dans la transition Alpes-Pyrénées, cette treizième étape est peut-être la plus trompeuse. à Carcassonne, un sprint paraît l’issue la plus probable, mais les 220 kilomètres depuis Nîmes ne seront qu’une succession de routes « mal-plates », éreintantes, qui pourraient permettre à quelques courageux de piéger le peloton. Encore faut-il oser…

Samedi 10 juillet
14e étape
Carcassonne – Quillan (184 km)

à l’image de l’étape du Morvan avant les Alpes, une semaine plus tôt, les Pyrénées sont précédées ce samedi d’une étape se contentant d’arpenter ses contreforts, puisque l’on excédera à peine les 1 000 mètres d’altitude.
Le programme est néanmoins copieux : six difficultés dans les cent derniers kilomètres, avec pour terminer le col de Saint-Louis (4,7 km à 7,4%), peu avant l’arrivée à Quillan. Sur le papier, c’est une étape parfaite pour une échappée au long cours.

Les Pyrénées peuvent tout changer

Le peloton n’a passé que deux jours dans les Alpes : il s’installe cinq journées (dont une de repos) dans les Pyrénées, où la lutte s’annonce féroce. Même si les baroudeurs auront aussi leur mot à dire dans cette séquence pyrénéenne, les cols s’enchaînent avec intensité et il ne faudra pas avoir de jour sans pour espérer garder sa position au général…

Dimanche 11 juillet
15e étape
Céret – Andorre-la-Vieille (192 km)

à la veille du second jour de repos, le Tour s’offre sa seule incursion à l’étranger avec une arrivée dans la capitale andorrane. Un rendez-vous qui rime forcément avec haute montagne : les coureurs monteront jusqu’à 2 408 mètres d’altitude, au sommet du port d’Envalira, point culminant de cette édition 2021. Ceux qui auront survécu jusque-là s’expliqueront ensuite pour de bon dans le col de Beixalis (6,4 km à 8,5%) et ses pentes à 10% ou 12%, juste avant le
toboggan final. Une journée
à ne pas rater !

Lundi 12 juillet
Repos, Andorre

Mardi 13 juillet
16e étape
Pas de la Case – Saint-Gaudens (169 km)

L’entame de la dernière semaine de course aurait pu être plus difficile. Bien sûr, le peloton reste dans les Pyrénées et il faudra tout de même grimper trois cols sur la route de Saint-Gaudens – ceux de Port, de la Core et de Portet-d’Aspet –, mais ils paraissent trop distants de l’arrivée pour espérer voir les favoris lancer la bagarre. Ce sont donc les audacieux du matin qui devraient avoir leur mot à dire ici.

Mercredi 14 juillet
17e étape
Muret – col du Portet (178 km)

Avec son profil typiquement pyrénéen, cette dix-septième étape est peut-être la plus importante. Après 115 kilomètres tout plat, trois cols redoutables s’enchaînent sans répit, promettant un spectacle remarquable : d’abord Peyresourde (13,2 km à 7%), puis Val Louron-Azet (7,4 km à 8,3%) avant la montée finale, extrêmement difficile, du col du Portet (16 km à 8,7%), vu seulement en 2018 et dont les pentes, souvent supérieures à 10%, avaient marqué les coureurs. Un feu d’artifice pour le 14 juillet : logique, non ?

Jeudi 15 juillet
18e étape
Pau – Luz-Ardiden (130 km)

Si les premiers du général veulent encore profiter de la haute montagne pour changer la donne, c’est maintenant ou jamais. à trois jours de Paris, le mythique Tourmalet (17,1 km à 7,3%) puis la montée finale vers Luz-Ardiden (13,3 km à 7,4%) offrent le dernier champ de bataille des cols pyrénéens. Celui qui redescendra de la station en jaune touchera son rêve du bout des doigts.

La vigne avant les champs

La toute dernière ligne droite de cette édition 2021 passe par le vignoble bordelais, au travers duquel un contre-la-montre décisif pour le général final est tracé l’ultime samedi. Le lendemain, c’est évidemment l’avenue des Champs-Élysées qui servira de point final au Tour de France.

Vendredi 16 juillet
19e étape
Mourenx – Libourne (203 km)

Salut les Pyrénées ! Le peloton met le cap plein nord et tourne pour de bon le dos à la montagne pour cette année. De Mourenx à Libourne, voilà 203 bornes et les routes plates des Landes à n’en plus finir, avant le vignoble bordelais. En première semaine, une étape pareille finirait forcément au sprint. à deux jours des Champs-Élysées, la fatigue générale aura peut-être raison des ambitions des fusées du peloton, au profit des baroudeurs…

Samedi 17 juillet
20e étape
Libourne – Saint-émilion (31 km, contre-la-montre individuel)

Si l’issue du Tour doit encore changer, c’est ici. à la veille de l’arrivée, un chrono d’une trentaine de bornes peut encore faire de gros écarts au classement général, selon l’état de fraîcheur des uns et des autres. D’autant que le profil est exigeant : au cœur wdes vignes bordelaises (arrivée à Saint-émilion, passage par Pomerol), le parcours est parfois tortueux, sur des routes souvent plus difficiles qu’elles n’en ont l’air. Faux-pas interdit.

Dimanche 18 juillet
21e étape
Chatou - Paris Champs-Élysées (112 km)

On ne présente plus l’ultime étape de la Grande Boucle, immuable défilé sur les Champs-élysées, dont l’intérêt est plus symbolique qu’autre chose. Pour les sprinteurs, c’est tout de même l’occasion rêvée de s’offrir un succès de prestige. Pour le maillot jaune, c’est le plus beau jour de sa vie. Pour tous les autres, c’est le soulagement : enfin terminé !

Baptiste Bouthier

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération