Le mouvement continue
annonçaient dix organisations d’Air France ce 6 mars au lendemain d’une réunion intersyndicale. Alors que la mobilisation de toutes les catégories de personnels (salariés au sol, navigants commerciaux/PNC et pilotes) s’est concrétisée le 22 février dernier par une journée de grève massivement suivie, dix syndicats de la compagnie (dont FO pour les personnels au sol et les navigants commerciaux/PNC) appellent à une nouvelle grève le 23 mars.
Ce mouvement de contestation pourrait se durcir
précise Christophe Malloggi pour FO-Air France alors que les dix syndicats prévoient de se revoir le 15 mars prochain en amont de la journée de grève.
A cette date explique le secrétaire général de FO-Air France, le syndicat majoritaire des pilotes annoncera le résultat du référendum organisé en son sein et visant à envisager –ou pas– une grève de plus de six jours.
Les syndicats qui appellent au 23 mars entendent poursuivre ce mouvement avec la participation de l’ensemble des catégories de personnels. L’action est inédite depuis 25 ans. La décision qui sera prise le 15 mars par ce syndicat de pilotes sera donc importante.
L’ensemble des salariés d’Air France contestent toujours la revalorisation salariale minime prévue par la direction pour 2018. La direction de la compagnie prévoit une augmentation de salaires de 1% et qui plus est en deux temps : +0,6% au 1er avril et +0,4% au 1er octobre. Or les syndicats, hormis la CFDT et la CFE-CGC, demandent une revalorisation générale à hauteur de 6%, cela afin de rattraper la perte de pouvoir d’achat depuis 2012. Sur la période 2012-2017, la compagnie a en effet gelé les salaires.
Les salariés refusent l’aumône
Pour l’instant, la Direction fait la sourde oreille à la revendication salariale exprimée par les dix organisations. Par décision unilatérale, Air France a décidé de conserver les termes de l’accord issu de la négociation annuelle obligatoire (NAO) et signé le 1er février par deux syndicats (CFDT et CFE-CGC). Or pour FO (personnels au sol et navigants commerciaux) comme pour d’autres syndicats, cet accord traduit une mascarade de négociation
et le niveau d’augmentation salariale qu’il propose équivaut à une aumône
.
Plusieurs syndicats –affichant à eux tous une représentativité de plus de 50% des suffrages aux dernières élections professionnelles– ont d’ailleurs fait valoir leur droit de retrait (le 7 février pour FO) ce qui a rendu l’accord caduc. Depuis la direction refuse d’ouvrir de nouvelles négociations. Elle juge déraisonnable
la revendication d’une augmentation de 6%.
Les syndicats soulignent de leur côté les efforts fournis depuis de longues années (plans de compétitivité, suppressions d’emplois…) par les salariés. Ils rappellent aussi les bons résultats du groupe Air France-KLM lequel a récemment annoncé un bénéfice d’exploitation en hausse de 42% à 1,488 milliard d’euros sur 2017.