Défenseur syndical, Sandrine accompagne les salariés dans leur combat pour obtenir justice

InFO militante par Sandra Déraillot, L’inFO militante

Sandrine est depuis quinze ans conseillère du salarié dans le Tarn et défenseur syndical depuis l’été dernier. La militante FO puise sa motivation dans un profond sentiment d’injustice, injustice qu’elle a elle-même vécue au cours de sa carrière.

Ce que je veux c’est aider les gens qui sont vulnérables quand ils perdent leur emploi et se retrouvent face à un employeur qui, lui, a les moyens d’engager un avocat, résume Sandrine Ramirez, militante de l’union départementale FO du Tarn et défenseur syndical. Des congés non comptés dans l’indemnité de licenciement ? La rétroactivité d’une prime Ségur non prise en compte ? Un besoin d’aide dans le cadre d’un licenciement pour inaptitude ? Sandrine apporte aussi conseils et soutien aux salariés dans le cadre de la permanence juridique qu’elle assure au sein de l’UD. Plus largement, par l’exercice de ses missions, elle est bien placée pour constater la situation actuellement dégradée de l’emploi. Ainsi, la multiplication des licenciements sur le bassin d’emploi d’Albi. On n’en a jamais eu autant que depuis l’été dernier, déplore-t-elle.

Le point de départ de l’engagement syndical de Sandrine est sa propre éviction en 2004, au retour de son congé parental, du poste d’attachée commerciale qu’elle occupait dans un magasin de bricolage. J’ai alors rencontré un conseiller du salarié chez FO qui m’a expliqué les recours possibles – mon employeur voulait m’imputer une faute alors qu’il n’y en avait pas – et j’ai gagné aux prud’hommes. Dans la foulée, Sandrine adhère à FO. Petit à petit j’ai voulu apprendre le droit du travail, j’ai suivi plusieurs formations à la confédération et je suis devenue conseillère du salarié il y a quinze ans. Avant d’accéder à la mission de défenseur syndical depuis l’été dernier.

Ma particularité c’est que je fais beaucoup de négociation avant d’aller aux prud’hommes, précise Sandrine. Je sais que tout le monde ne travaille pas comme ça. À chaque nouveau dossier, elle fait le point et contacte l’employeur avant d’engager le salarié dans une longue procédure.  Négocier, ça marche souvent. J’arrive régulièrement à améliorer les indemnisations sans passer par tout le processus des prud’hommes.

Après son propre licenciement en 2004, Sandrine a retrouvé rapidement un poste grâce à sa formation de comptable. Elle est entrée au service contentieux de la Caisse d’allocations familiales d’Albi. Très vite adhérente du syndicat FO de la CAF, elle en devient trésorière en 2014, puis déléguée quelques années après, mandat qu’elle détient toujours. Depuis 2017, elle est aussi trésorière à l’union départementale du Tarn.

 Soit tu es investi, soit ça ne tourne pas

 Je suis actuellement détachée à 70 % et je travaille encore une journée par semaine à la CAF, indique-t-elle. Son emploi du temps est chargé, avec 45 à 50 heures de travail, professionnel et militant, par semaine. Mais je ne suis pas exceptionnelle, insiste Sandrine. Soit tu es investi, soit ça ne tourne pas. Inévitablement, son engagement déborde sur sa vie de famille. D’autant que Sandrine tient aussi les permanences juridiques des quatre unions locales du département. Nous sommes une petite UD mais nous tenons à offrir les mêmes services qu’une grande. Heureusement, depuis qu’elle dispose d’un téléphone dédié à son activité syndicale, Sandrine s’oblige à l’éteindre après 19h. Tant que je travaille sans contrainte, ça me va. La reconnaissance des salariés accompagnés nourrit aussi sa motivation. Quand la surchauffe menace, Sandrine, qui habite un petit village, part marcher une heure ou deux pour se détendre. Dans les cas de grand stress, c’est une escapade à Eurodisney, sourit-elle. Je ne devrais pas le dire car je sais qu’on va se moquer de moi, mais j’y vais tous les ans et je bascule dans un autre monde, je lâche prise. Quoique… Le réflexe syndical revient au galop. Ainsi la militante n’oublie jamais, sur place, de s’enquérir des conditions de travail des salariés...

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

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