À l’appel de FO, 200 salariés issus des différentes usines du groupe Danone ont manifesté le 20 novembre devant l’usine Blédina de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, pour soutenir les 117 salariés menacés dans leur emploi. Le 4 novembre, la direction de Blédina (groupe Danone) a en effet annoncé aux élus du CSE central la fermeture de cette usine historique où a été inventée la fameuse farine de céréales pour la nutrition infantile il y a cent quarante-quatre ans. L’activité cessera à l’été 2027, et la production sera délocalisée dans une usine de Danone en Pologne, à Opole. Depuis quelques années, le site du Rhône était en difficulté. L’usine ne fonctionne plus qu’à 40 % de sa capacité. Il y a eu dix semaines d’arrêt d’activité l’an dernier, ce sera onze semaines cette année
, indique David Doliger, élu FO et secrétaire du CSE central de Blédina. Danone justifie cette fermeture par une chute constante du marché des céréales infantiles. Il affirme aussi avoir investi 84 millions en dix ans pour compenser les pertes financières du site de Villefranche. La marge de l’usine est en effet réduite, mais elle est surtout insuffisante pour Danone. Transférer la production en Pologne, où les salaires sont plus faibles, va forcément augmenter la rentabilité du groupe
, observe David Doliger. Les organisations syndicales fustigent cette stratégie. Elles ont formé une intersyndicale pour défendre au mieux les intérêts des salariés menacés.
L’exigence de propositions décentes
Au CSEC de Blédina, où FO est majoritaire, les négociations sur l’accord de méthode, préalables au PSE, ont déjà démarré et devaient se poursuivre le 25 novembre. Danone a annoncé vouloir reclasser les 117 salariés de Villefranche dans d’autres usines du groupe dans la région, notamment à Volvic ou à Saint-Just-Chaleyssin. On nous a en effet confirmé en réunion qu’il y aurait des reclassements. Mais il en faudra un maximum. Nous voulons une solution adaptée à chaque salarié, qu’il s’agisse d’aides à la mobilité ou d’indemnités de départ. Ces propositions devront être décentes
, prévient le militant.
