À l’appel d’une intersyndicale dont fait partie FO, une centaine de militants de l’enseignement agricole public se sont rassemblés le 14 novembre devant les bureaux de la Direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du ministère de l’Agriculture à Paris. En colère, l’intersyndicale exige le retrait d’une nouvelle méthode de calcul du temps de service aboutissant à diminuer la rémunération des enseignants des lycées agricoles publics. À la suite de la réforme du bac pro agricole, entrée en vigueur à la rentrée, les heures pluridisciplinaires ne sont plus payées comme un temps de face-à-face (enseignants/élèves). Elles sont calculées sur la base de 36 semaines, et non sur 28 semaines de cours annuels. Cela peut faire perdre entre 50 et 200 euros de salaire par mois aux enseignants. C’est révoltant, d’autant que le ministère a fait passer cette mesure en catimini, sans aucun texte réglementaire
, s’offusque Christine Heuzé, secrétaire générale de FO-Enseignement agricole. L’information a été donnée aux académies par un simple webinaire. Selon FO, pour l’instant, 1 100 enseignants de lycées agricoles seraient impactés par cette baisse de rémunération. L’enjeu est conséquent : si ce mode de calcul se généralisait, cela permettrait au ministère de l’Agriculture d’économiser l’équivalent de 250 postes d’enseignants
, alerte la militante.
Dialogue de sourds
Le 14 novembre après-midi, l’intersyndicale a bien été reçue par la directrice adjointe du cabinet de la Direction générale de l’Enseignement. Mais l’administration reste sur sa position, et tient visiblement à cette méthode de calcul du temps de service
, déplore Christine Heuzé. L’intersyndicale poursuit donc sa lutte. Elle a décidé de boycotter tous les groupes de travail techniques de la DGER. Et envisage d’autres actions d’ici le prochain comité social d’administration ministériel, prévu le 14 décembre.